Page:Condorcet - Discours sur les conventions nationales.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(11)

même ; mais que sa grande commodité peut faire tolérer pour une si courte durée. Supposons de même qu’une partie des habitans du pays se plaignent d’être exclus du droit de cité, parce qu’on l’attache à des conditions qu’ils ne peuvent remplir. Si une telle loi semble avoir une durée indéfinie, ils sont à jamais rayés de la liste des hommes libres. Mais si au contraire elle doit être bientôt l’objet d’une discussion nouvelle, on peut lui dire : attendez l’époque prochaine d’une convention réformatrice ; alors on saura, sans doute, que les habitans d’un territoire en sont les citoyens ; que ces habitans sont ceux qui ne peuvent être exclus par la volonté arbitraire d’un autre homme, que le vrai citoyen est donc celui qui a, par un acte, le droit d’occuper pendant un tems déterminé, une maison, ou une portion de maison, alors on saura que le droit de cité, que celui d’être éligible pour une fonction publique quelconque, étant les bases de l’ordre social, on ne peut les faire dépendre de la quotité de l’impôt dont toute législature doit pouvoir changer la masse. De telles erreurs, causées peut-être par les circonstances, ne dureront pas long-tems : souffrez avec patience