Page:Condorcet - Discours sur les conventions nationales.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(15)

une loi facile dans l’exécution ; c’est de cette institution que dépend aujourd’hui notre liberté : la décision de l’assemblée nationale, sur cet objet, prononcera, en même tems, si nous sommes encore libres, ou si nous devons devenir esclaves.

Quelques amis de la liberté ont desiré que la première assemblée constituante fût remplacée par une assemblée revêtue des mêmes pouvoirs. J’ose croire au contraire qu’il est tems de les séparer. Sans doute il seroit utile que la constitution actuelle, provisoirement exécutée, fût revue par une convention, que les moyens de la présenter à la sanction réelle du peuple y fussent combinés après de sages discussions. Une nouvelle assemblée ne doit pas être supposée avoir des lumières nouvelles ; l’expérience n’a encore rien appris sur les vices de la constitution établie. Mais le défaut d’acceptation nationale semble exiger une révision immédiate, qu’autrement il eût été plus sage de différer. Tandis que cette convention paisiblement occupée de ce travail, laisseroit agir la législature, son existence seule arrêteroit ceux des pouvoirs établis par la loi, qui, s’ils comptent sur l’impossibilité d’être remplacés et