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les ouvrages que le desir de perfectionner l’art social aura dictés aux publicistes. N’établissez que des conventions périodiques, et rien ne vous répond de la paix dans l’intervalle qui les sépare ; n’établissez que des conventions demandées par le peuple, et rien ne vous répond qu’on n’ait l’art d’en reculer la demande jusqu’au moment où il seroit obligé de les obtenir par la force, jusqu’au moment peut-être où cette force lui seroit déjà enlevée. Ceux qui craignent que l’on ne donne aux constitutions une perfection trop grande, qui ne savent pas apparemment qu’un ouvrage fait par des hommes ne sera jamais trop bon quand ils y emploieroient tout ce qu’ils ont de forces et de lumières, aimeroient mieux qu’on abandonnât au hasard, aux circonstances, le soin des réformes qui se feront naturellement, disent-ils, lorsqu’elles seront reconnues nécessaires. Ils craignent le trouble que des conventions peuvent produire ; mais qu’ils expliquent donc comment des moyens réglés par la loi seront moins paisibles que les mouvemens spontanés de leur volonté générale. Qu’ils montrent comment des questions constitutionnelles qui n’ont par leur nature qu’une influence médiate