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forme utile à la liberté. Chaque constitution doit renfermer la loi qui règle la convention par laquelle elle doit être immédiatement examinée et corrigée ; mais l’obligation que cette loi fasse partie de la constitution, doit de plus être consacrée par la déclaration des droits.

Jusqu’ici j’ai prouvé la nécessité des conventions, même dans la supposition où la nation auroit ratifié la constitution, non par de vains complimens, que ceux qui ont le pouvoir sont toujours si sûr d’obtenir, non par le silence auquel on auroit forcé ceux qui la désapprouvent, mais par une adhésion solennelle, générale et libre. Mais combien cette nécessité ne devient-elle pas plus forte quand, soit timidité, soit orgueil, on a cru pouvoir se passer de cette adhésion. Comment oseroit-on proposer d’obliger une nation à obéir, par respect pour des hommes qu’elle a choisis, à une constitution que peut-être elle n’approuve pas, si on ne lui offre pas, en même tems, les moyens d’obtenir, dès qu’elle le voudra, la réforme de ce qui lui paroît menacer la liberté.

Supposons qu’une constitution attaque, dans plusieurs de ses dispositions, les principes de la déclaration des droits qui lui sert de base,