quoi donc aurois-je le droit de l’obliger lui-même par la violence à le cultiver ? Cette prétendue néceſſité ne change donc rien ici, & ne rend pas l’eſclavage moins criminel de la part du maître.
IV.
Si un homme peut acheter un autre homme de lui-même.
Un homme ſe préſente à moi & me dit :
Donnez-moi une telle ſomme & je ſerai votre
eſclave. Je lui délivre la ſomme, il l’emploie
librement (ſans cela le marché ſeroit
abſurde) ai-je le droit de le retenir en eſclavage,
j’entends lui ſeul, car il eſt bien
clair qu’il n’a pas eu le droit de me vendre
ſa poſtérité, & quelle que ſoit l’origine de
l’eſclavage du pere, les enfans naiſſent libres.
Je réponds que dans ce cas-là même, je ne puis avoir ce droit. En effet, ſi un homme ſe loue à un autre homme pour un an, par exemple, ſoit pour travailler dans ſa maiſon, ſoit pour le ſervir, il a formé avec ſon maî-