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Page:Condorcet - Réflexions sur l’esclavage des nègres, 1781.djvu/88

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Réflexions

regrettent leurs fêtes, leurs danſes, leur pareſſe, la liberté de ſe livrer aux goûts, aux habitudes de leur patrie.

Pour qu’un pays jouiſſe d’une véritable liberté, il faut que chaque homme n’y ſoit ſoumis qu’à des loix émanées de la volonté générale des citoyens ; qu’aucune perſonne dans l’état n’ait le pouvoir, ni de ſe ſouſtraire à la loi, ni de la violer impunément ; qu’enfin chaque citoyen jouiſſe de ſes droits, & qu’aucune force ne puiſſe les lui enlever, ſans armer contre elle la force publique. L’amour de cette eſpece de liberté n’exiſte pas dans le cœur de tous les hommes, & à voir la maniere dont ſe conduiſent, dans certains pays, ceux qui en jouiſſent, il n’eſt pas bien ſûr qu’eux-mêmes en ſentent tout le prix.

    étrangeres, & qu’il leur permettoit, moyennant une certaine taxe, d’avoir des tête à tête avec les femmes eſclaves de ſa maison : mais il ne dit pas expreſſément que le produit de cette taxe fût pour Caton, ce qui cependant est très-vraiſemblable, vu ſon exceſſive avarice.

    D’ailleurs, le ſage Caton avoit des mœurs trop ſéveres pour établir un mauvais lieu dans ſa maiſon, s’il ne lui en étoit revenu aucun profit.