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Page:Condorcet - Réflexions sur les affaires publiques par une société de citoyens.pdf/29

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Quelle ſeroit en effet la ſuite de cette déclaration ?

1o. Que tous les impôts diſtinctifs ceſſeroient de droit ; & il importe peu aux Citoyens que le veto de la Nobleſſe & du Clergé mette des entraves aux moyens de remplacer ces impôts.

2o. Qu’il y aura des Aſſemblées Nationales ſous la même forme que celle-ci, (car le veto du Tiers-État empêchera d’en établir une plus mauvaiſe ;) & alors le Tiers-État, plus éclairé ſur les véritables intérêts, loin d’exclure les Membres des autres Ordres, s’empreſſera d’adopter ceux qui voudront ſe réunir, & parviendra bientôt à oppoſer la Nation vraiment entiere, aux violens, mais foibles partiſans de la vieille & inutile diſtinction des Ordres.

3o. Que les Loix criminelles reſteroient incomplettes ; mais il n’eſt pas à craindre que le veto des premiers Ordres ſuſpende l’adoption de celles qui pourroient devenir néceſſaires. Les hommes riches, ceux qui prétendent à des diſtinctions, ſont toujours prêts à ſolliciter des Loix mêmes inutiles ; & le veto du Tiers-État empêchera qu’on ne puiſſe établir de tyranniques.

4o. Que les Juges ſeroient obligés de relâcher quelques priſonniers faute de les avoir