Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/201

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et comme elle est la partie la plus familière et la plus commune dans la peinture, l’on ne peut choisir de comparaison plus sensible pour introduire facilement dans l’esprit de la jeunesse les grandes vérités dont on doit sans cesse être occupé dans le général.

Tout ce qui entre dans la composition d’un sujet doit contribuer à l’exprimer, ainsi que les parties d’une tête concordent toutes ensemble à marquer plus vivement la passion que le peintre veut représenter. Et comme la rondeur est la forme la plus proportionnée et la plus agréable à la vue (car il n’y a que les angles qui l’arrêtent et la divisent), et que cette rondeur qui se trouve dans une tête vient de la situation des parties qui donnent des jours et des ombres avantageuses, ainsi les figures qui entrent dans un tableau doivent être disposées comme une tête, en rond, autant que les sujets le peuvent permettre. Et quoiqu’il y en ait qui par leur plan soient à peu près dans cette disposition, cependant, faute de s’imprimer dans l’esprit ces vérités, les groupes et les figures ne réussissent pas comme ils feraient, si l’on s’y appliquait avec toute l’attention que la chose mérite, et c’est pour cela que ceux qui ne savent pas se servir de cet avantage ôtent tout le beau jeu qu’ils devraient attendre de leur travail. Comme les moyens que nous avons pour imiter la vivacité et le relief de