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la nature sur des superficies plates sont très faibles, si l’on ne s’applique avec bien de l’attention à considérer et à approfondir l’artifice que l’on doit y apporter en le joignant à la nature qui nous le montre souvent d’elle-même pour se dégager de la confusion, nous demeurons dans une stérilité fâcheuse.

Cette tête admirable du Guide est un sujet très propre à faire l’application de ce que je viens de dire, étant d’une beauté singulière ; elle a un air si beau et si noble qu’il est difficile de porter l’expression du sujet qu’elle représente à un plus haut degré ; et les mains sont si belles et accompagnent si bien la tête qu’on ne peut rien souhaiter davantage.

En considérant la tête en elle-même, l’on y voit l’observation générale d’une ordonnance de figure tout entière, dont les yeux, le nez, la bouche et le tour du visage font les parties, et l’économie que le Guide y a observée est si juste qu’elle peut servir en quelque sorte au sujet que je me suis proposé. La distribution du jour et de l’ombre y est d’une manière fort agréable et très bien entendue. Il n’y a de l’ombre qu’autant qu’il en faut pour former les parties et relever les jours, lesquels sont aménagés de façon à bien représenter la rondeur de la tête, les plus grands jours étant distribués sur les parties qui sont le plus exposées à la lumière, étant