Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/226

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il y a un grand soufflet en forme d’éventail (le diaphragme), qui fait la séparation de l’appartement du premier ministre d’avec les offices, afin, dit Aristote, que le premier ministre ne soit point incommodé des fumées et des vapeurs des offices. Cet éventail a la forme presque ronde ; il est fort par le milieu et faible aux deux extrémités (forme du diaphragme) ; deux cercles tiennent deux cuirs étendus et bandés ferme (cause du chatouillement) : il est attaché par deux liasses de fort cuir aux murailles voisines (les deux tendons du diaphragme) ; le vent entre par un côté et sort par l’autre. Il est humecté par quatre vaisseaux rafraîchissants qui dégouttent dessus, de peur qu’il ne se dessèche trop par la grande chaleur du feu des offices (deux artères, deux veines).

Le gouverneur et tous les officiers, valets et soldats de ce superbe château ne pourraient subsister sans l’agitation de ce grand éventail ; c’est pourquoi son mouvement se fait par soixante-quatre ouvriers (soixante-quatre muscles servent pour l’expiration et l’inspiration), c’est à savoir trente-deux pour hausser et autant pour abaisser ; le vent entre froid et sort chaud par la grande porte et par les deux tuyaux d’égout dont nous avons parlé ci-devant (par la bouche et par le nez).

Encore que le premier ministre soit beaucoup agissant et robuste pour vaquer à l’exercice de sa