Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/184

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tout, si les lettres de son mari étaient si plates, si désespérément fastidieuses — depuis le « Ma très chère femme » du début, jusqu’au « ton mari affectueux » de la fin. On ne pouvait vraiment pas lui demander de s’intéresser à toutes ces affaires de marine, ni d’y comprendre quelque chose. Naturellement elle était contente de recevoir des nouvelles ; mais quant à préciser pourquoi…

« … On les appelle des typhons… Notre second n’avait pas l’air d’être de cet avis… pas dans les livres… ne pouvais pas laisser les choses se passer ainsi… »

Le papier bruissa vivement, « … un calme qui dura plus de vingt minutes » lut-elle par manière d’acquit ; les premiers mots que ses yeux indifférents rencontrèrent ensuite, dans le haut d’une autre page : « … te revoir ainsi que les enfants… ». Elle eut un mouvement d’impatience.

Qu’est-ce qu’il avait à toujours parler de retour ? Jamais pourtant son traitement n’avait été si élevé. Alors à quoi bon ?

Il ne lui vint pas à l’idée de tourner la feuille pour revenir à la page précédente.