IX
F. de Vos.
Le lendemain, avant le lever du soleil, Jean de Gistel et les léliards se trouvaient réunis sur le marché aux herbes ; ils étaient armés de pied en cap, et s’étaient fait accompagner d’environ trois cents cavaliers ou hommes d’armes. Le plus grand silence régnait dans la petite troupe : de là dépendait la réussite de leur attaque. Ils voulaient, aux premiers rayons du jour, surprendre le peuple et enlever toutes les armes des maisons ; ils devaient ensuite pendre de Coninck et Breydel, comme fauteurs de la rébellion, et contraindre ainsi les métiers à la soumission. Châtillon devait, le même jour, faire son entrée dans la ville désarmée, et imposer pour toujours à Bruges une autre forme de gouvernement. Mais ce secret n’avait pas échappé à de Coninck : il s’était préparé à la lutte, et, au même moment et dans le