XVII
P. Van Duyse.
Derrière le village de Sainte-Croix, à quelques portées d’arbalète de Bruges, se trouvait un petit bois nommé le Bois des Pies, sous les arbres ombreux duquel les habitants de la ville allaient ordinairement se délasser le dimanche. Les troncs des arbres étaient assez éloignés les uns des autres, et un mol gazon couvrait le sol comme d’un tapis de fleurs. À deux heures du matin, Breydel se trouvait déjà au rendez-vous. L’obscurité était impénétrable ; la lune s’était cachée derrière de sombres nuages, le vent soupirait doucement dans les arbres, et le monotone bruissement des feuilles ajoutait encore à l’horreur de cette sinistre nuit.
Au premier coup d’œil, on ne pouvait rien apercevoir dans le Bois des Pies ; mais, avec plus d’attention, on eût pu distinguer de nombreuses formes humaines étendues sur le sol. À côté de chacun de