Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/375

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ses hommes dans toutes les rues qui avoisinent le pont des snaggaerts[1]; maître Lindens occupera la porte Catheline et placera ses hommes dans toutes les rues jusqu’à l’église Notre-Dame ; le métier des corroyeurs et des cordonniers occupera la porte de Gand jusqu’au Steen et au Burg ; les autres métiers, sous le commandement du doyen des maçons, s’empareront de la porte de Damme et prendront position aux alentours de l’église de Saint-Donat ; moi, je me rendrai, avec mes deux mille hommes, à la porte de la Boverie ; tout le quartier qui s’étend de là, à la porte des Ânes et à la grande place, sera cerné par mes compagnons[2]. Quand vous aurez surpris et mis hors de résistance les gardes des portes, vous vous tiendrez dans les rues aussi silencieux que possible ; car nous ne devons pas donner l’éveil à l’ennemi avant que tout soit prêt. Écoutez bien : dès que vous entendrez le cri national : « Flandre au Lion ! » répétez-le, ce sera le signal, et il vous servira à vous reconnaître entre vous. Alors vous enfoncerez les portes des maisons occupées par les étrangers, et vous massacrerez tout.

— Maître, dit l’un des chefs, nous ne pourrons

  1. Et Jean Breydel se rendit avec un autre corps, par la porte de Spey, aux environs du pont des snaggaerts où se trouvaient logés les hommes d’armes et les domestiques de Jacques de Saint-Pol, jusqu’au nombre de quatre mille, et on les appelait snakkers. (L’Excellente Chronique.)
  2. Voyez l’Excellente Chronique.