Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/43

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cette poitrine d’un blanc pur et ces hautes pattes d’un beau ton bleuâtre.

— Je l’admire, messire Robert, reprit le comte ; avec sa force et son courage, il ne le céderait pas à un aigle ; mais il me semble apercevoir quelques gouttes de sang.

Robert examina les pattes du faucon, et s’écria vivement :

— Ici, fauconniers ! L’oiseau a déchiré son armure de cuir et il est cruellement blessé. Mon Dieu ! la pauvre bête aura fait un trop violent effort ! Qu’on prenne bien soin de lui ! Stéven, toi qui l’as élevé et dressé, guéris-le : je serais désolé qu’il mourût.

Il remit le faucon blessé à Stéven qui le prit presque les larmes aux yeux. Stéven était chargé d’élever et de dresser les faucons : ces animaux lui tenaient au cœur comme s’ils eussent été ses enfants.

Après que les principaux seigneurs eurent lancé leurs faucons, la chasse devint générale. En deux heures on prit toute espèce de gibier de haut vol, tel que canards, hérons, grues, et aussi beaucoup de basse volerie, des perdreaux, des grives et des courlis. Lorsque la chaleur du jour devint trop forte, les cors de chasse retentirent dans la plaine. Le cortége se reforma et reprit la route de Wynendael.

Chemin faisant, Charles de Valois, reprit son entretien avec le vieux Guy. Bien que le comte de