Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/45

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tait à moi de le défendre et je compte sur toi pour second.

— Contre le comte Robert ? demanda Saint-Pol. Je ne sais, mais cette rencontre sera rude ; l’épée du Lion de Flandre est habile, et tu le sais comme moi.

— Qu’importe ? s’écria Châtillon avec fierté, un chevalier se fie à son habileté et à sa bravoure, et non à sa force corporelle.

— Je le sais, frère ; un chevalier ne doit reculer devant qui que ce soit ; mais il eût mieux valu ne pas s’exposer si étourdiment. À ta place, je me serais peu soucié de ce que pouvait dire le comte ; qu’importent ses paroles puisqu’il ne possède plus de fief et qu’il se trouve en notre puissance !

— Tais-toi, Saint-Pol ! ce que tu dis est mal. Le courage te manquerait-il ?

À ces mots ils s’enfoncèrent sous les arbres avec les autres chevaliers.

Les hommes d’armes laissèrent tomber la herse, relevèrent le pont-levis et disparurent.