échapper aux félicitations de ses tisserands ; il était
trop touché de leurs marques de sympathie, et cachait difficilement son émotion ; c’est pourquoi il
demeura seul durant tout le jour, tandis que l’armée
entière se livrait aux plus franches et aux plus cordiales réjouissances.
XXII
P. F. van Kerckhoven.
L’armée française s’était campée à peu de distance de la ville de Lille, dans une plaine immense ; les innombrables tentes, nécessaires pour abriter autant d’hommes, couvraient plusieurs milles de terrain. Comme un haut rempart de terre entourait la place, de loin on eût pu croire qu’on avait devant soi une ville forte, si le hennissement des chevaux, les cris des soudards, la fumée des feux, et mille pennons flottants n’eussent trahi la présence d’une armée. La partie du camp qu’habitaient les nobles chevaliers était reconnaissable à leurs