Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/529

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bien leur courage, mais cela n’aidait à rien ; la pression était trop forte, et tout ce qu’ils purent faire, sur la prière de leur chef, ce fut de battre en retraite aussi lentement que possible.

Le malheur voulut qu’en ce moment Guy reçût sur son casque un coup si violent qu’il s’affaissa sur le cou de son cheval et laissa tomber son épée ; dans cette situation critique, étourdi et pris de vertige, il lui était impossible de se défendre. C’en était fait de lui, si Adolphe ne fût venu à son aide. Le jeune chevalier s’élança en avant du cheval de Guy, et manœuvra si bien de son épée, que les Français ne purent atteindre le jeune comte. Au bout de quelques instants de cette lutte formidable, son bras s’alourdit et se lassa ; on s’en apercevait aux mouvements de son arme, qui déjà se ralentissaient et étaient moins énergiques. Les coups pleuvaient sur son armure, il sentait sa chair se meurtrir sous la cuirasse et, déjà, il disait à ce monde un dernier adieu, car il voyait la mort devant lui.

Durant ce temps, Guy avait été emmené en arrière de la ligne de bataille et était revenu de son étourdissement : il vit avec anxiété la périlleuse situation de son sauveur, et, saisissant une autre épée, accourut à son côté et se remit à combattre. Quelques-uns d’entre les plus braves s’étaient joints à lui, et les Français furent arrêtés dans leur élan, jusqu’à ce qu’un nouveau renfort vint se joindre à eux. L’intrépide bravoure des chevaliers Flamands