Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/7

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étaient garantis par les manches d’une cotte de mailles[1]. De formidables glaives de combat étaient suspendus à la selle de leurs chevaux, et les écuyers suivaient avec de larges boucliers. Enfin, comme complément de son costume, les armoiries de chaque chevalier étaient brodées sur sa poitrine et indiquaient, à tous les yeux, sa race et sa famille. Ils s’avançaient en silence, ainsi que nous l’avons dit ; le froid du matin alourdissait leurs membres, pesait sur leurs paupières, et ils résistaient avec peine à l’assoupissement qui les gagnait.

Un jeune homme précédait, à pied, la noble troupe. De longs cheveux blonds descendaient sur ses larges épaules ; la flamme jaillissait de ses yeux bleus, et son menton s’ombrageait à peine d’un léger duvet ; sa taille, souple et nerveuse, était serrée dans un justaucorps de laine, et un court poignard pendait à sa ceinture, enfermé dans une gaîne en cuir[2].

  1. Voici quelles étaient, à cette époque, les pièces de l’armure d’un chevalier : un casque en fer ou heaume, avec ou sans panache, une cuirasse de fer, des gants de cuir de blaireau, dont la partie supérieure était revêtue d’écailles d’acier, des plaques de fer protégeant les jambes, un bouclier sur lequel était peint son écusson, une longue lance et un formidable glaive de bataille ou une épée. Sous la cuirasse, il portait une cotte de mailles formée d’anneaux de fer. Le cheval était aussi caparaçonné de fer.
  2. Court poignard à deux tranchants dont la poignée, garnie d’une barre transversale, le faisait ressembler à une croix. Les gens des bonnes villes ou les francs-bourgeois avaient seuls le droit de porter cette arme.