Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/164

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émotion, et alla au-devant du notaire. Celui-ci entra cérémonieusement, prêt à mesurer ses paroles et son attitude sur la position de son visiteur ; mais il eut à peine reconnu le jeune homme, qu’un sourire ouvert et amical parut sur son visage ; il alla vers Gustave en lui tendant la main et lui dit :

— Bonjour, bonjour, monsieur Gustave. Je vous attendais depuis quelques jours déjà, et suis vraiment heureux de vous revoir. Nous aurons sans doute à régler ensemble quelques affaires d’importance ; je vous suis reconnaissant de ce que vous voulez bien m’accorder votre confiance. Et à propos, qu’advient-il de la succession ? y a-t-il un testament ?

Gustave parut attristé par un souvenir. Tandis qu’il portait la main à la poche et tirait d’un portefeuille quelques papiers, ses traits exprimaient une douleur sincère. Le notaire s’en aperçut et ajouta :

— Je suis peiné, Monsieur, de la perte que vous avez faite. Votre excellent oncle était mon ami, et je déplore sa mort plus que qui que ce soit. Dieu l’a retiré du monde lorsqu’il était loin de son pays ; c’est un grand malheur, mais tel est le sort de l’homme. Il faut se consoler par la pensée que nous sommes tous mortels. Mais votre oncle avait pour vous une affection particulière, Monsieur ; il ne vous a sans doute pas oublié dans ses dernières dispositions ?

— Veuillez voir par vous-même combien il m’aimait, répondit le jeune homme en posant sur la table une liasse de papiers.

Le notaire se mit à les parcourir. Assurément ce qu’il