Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/165

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y vit dut le surprendre, car son visage trahit une joyeuse stupéfaction. Pendant ce temps, Gustave, les yeux baissés, se trouvait dans une agitation qui témoignait d’une vive impatience.

Au bout d’un instant, le notaire se leva, et d’une voix respectueuse :

— Permettez-moi, dit-il, de vous féliciter, monsieur Denecker ; ces pièces sont régulières et inattaquables légalement. Légataire universel ! Mais savez-vous bien tout, Monsieur ? Vous êtes plus que millionnaire !

— Nous parlerons de cela une autre fois, dit Gustave en l’interrompant. Si je me suis rendu chez vous immédiatement, c’est parce que j’ai à demander un service à votre obligeance.

— Parlez, Monsieur !

— Vous êtes le notaire de monsieur de Vlierbecke ?

— Pour vous servir.

— J’ai appris par feu mon oncle que monsieur de Vlierbecke est tombé dans l’indigence. J’ai des raisons pour désirer que son malheur ne se prolonge pas.

— Monsieur, dit le notaire, je suppose qu’il s’agit d’un bienfait… Il ne pourrait, en effet, être mieux placé ; je sais comment monsieur de Vlierbecke a été poussé à sa ruine et ce qu’il a souffert. C’est une victime de sa générosité et de sa probité. Peut-être même a-t-il porté ces vertus jusqu’à l’imprudence et à la folie ; mais il n’en est pas moins certain qu’il méritait un meilleur sort.

— Eh bien, monsieur le notaire, je voudrais que vous eussiez la bonté de me dire avec les moindres détails ce qu’il faudrait faire pour secourir monsieur de Vlierbecke