Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/180

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surprise, en montrant du doigt la route qui aboutissait au château.

— Écoutez ! n’entendez-vous rien ? s’écria-t-il.

— C’est un cheval au galop, répondit la fermière sans comprendre pourquoi ce bruit faisait sur son maître une si forte impression.

— Pauvre fou ! dit le jeune homme en soupirant et avec un triste sourire, que me fait, en effet, un cheval qui passe au galop ?

— Voyez, voyez, il entre dans l’avenue ! s’écria la fermière avec une émotion croissante. Mon Dieu ! c’est un messager qui apporte des nouvelles, bien sûr ! Puissent-elles être bonnes !

En effet, le cavalier franchit la porte au grand galop, et arrêta sa monture dès qu’il vit le jeune homme et la fermière se précipiter vers lui. Il mit pied à terre, tira une lettre de sa poche, et la tendit au maître du Grinselhof en disant :

— Monsieur Denecker, je viens de la part de monsieur le notaire qui m’a chargé de vous apporter cette lettre sans reprendre haleine.

Après ces mots, il emmena vers l’écurie son cheval fumant de sueur.

Monsieur Denecker brisa d’une main tremblante le cachet de la lettre, tandis que la fermière, souriante d’espoir et les yeux grands ouverts, suivait tous les mouvements de son maître.

À la lecture des premières lignes, monsieur Denecker pâlit horriblement ; à mesure qu’il poursuivait, il se mit à trembler de tous ses membres, jusqu’à ce qu’enfin un