nouvelles, sans quoi votre mère en deviendra malade, » et toujours ainsi ; — il comprendrait bien cela, n’est-ce-pas ?
— Folle ! ce n’est pas une lettre, ça ! tout le monde parle comme cela, qu’on soit savant ou pas. Attends un peu ! Cela commence toujours comme ceci : — « Parents très-vénérés ! je prends tout tremblant la plume à la main pour… pour… pour… » je ne puis pas y venir…
— « Pour vous écrire ! »
— Ah ! tu le sais mieux que moi. Tu te moques de moi ; cela est très-mal à toi, Trine !
— Où donc as-tu la tête, Jeanne ? Quand il prend la plume à la main, c’est sûrement pour couper une tartine, n’est-ce pas ? Ta simplicité me fait rire. Mais je ne comprends pas pourquoi ton frère tremble toujours quand il lui faut commencer une lettre. Bien sûr qu’il ne sait pas bien écrire ? Et c’est encore pire alors, car quand on tremble, on écrit encore plus mal.
— Non, ce n’est pas pour cela ; Jacques va un peu son train en ville, et il demande toujours de l’argent ; voilà pourquoi il tremble, car le père n’est pas bon ! À propos, Trine, comment va votre vache ?
— Passablement bien. Elle a été un peu malade, la pauvre bête ; mais maintenant elle mange de la luzerne, et elle commence à avoir bon appétit. Nous avons vendu le veau à un paysan de Wechel. C’était un tacheté, une si belle petite bête !
Pendant des derniers, mots les deux jeunes filles s’étaient déjà éloignées l’une de l’autre de quelques pas.