Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/340

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En disant ces mots, il entraînait par la main le fossoyeur, et se dirigeait vers la porte du cimetière.

Laurent montra du doigt devant lui :

— Voyez-vous là-bas, près du bois, fumer cette petite cheminée ? C’est la chaumière du faiseur de balais, Nélis Ooms. C’est là qu’elle demeure…

Sans attendre de nouvelles explications, le voyageur traversa le village et se dirigea vers le point indiqué. Il atteignit bientôt la cabane isolée.

C’était une humble habitation construite de bois de bouleau maçonné avec l’argile, mais proprement blanchie à l’extérieur d’une couche de chaux.

À quelques pas du seuil, quatre petits enfants s’amusaient, sous les chauds rayons du soleil, à creuser la terre et à planter un jardin éphémère de bluets et de coquelicots. Ils étaient pieds nus et à peine vêtus. L’aîné, petit garçon de six ans environ, ne portait qu’une courte chemise de toile. Tandis que ses trois jeunes sœurs, toutes confuses, contemplaient timidement l’inconnu, le petit garçon fixait au contraire sur lui un regard plein d’assurance où pouvaient se lire à la fois la surprise et la curiosité.

Le voyageur sourit aux enfants sans s’arrêter et entra dans la chaumière, où il trouva le mari liant des balais dans un coin et la femme filant près du foyer.

Tous deux avaient à peine trente ans et paraissaient au premier coup d’œil satisfaits de leur sort. Tout était d’ailleurs autour d’eux aussi net et aussi propre que le permet la vie des champs dans une aussi étroite demeure.

L’entrée de l’étranger les surprit peu, bien que tous