Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/403

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surprendra probablement ; ne vous affligez pas pourtant : ce ne sont encore que des paroles en l’air.

— Alors cela ne doit pas être bien terrible, répliqua la jeune fille en souriante Qu’est-ce que c’est, Mathias ?

— L’oncle Jean veut que je vous épouse !

— Comment ? Que dites-vous ? s’écria Cécile, tremblante de surprise et d’effroi.

— J’ai refusé, répondit Mathias.

— Mon Dieu ! quelle pensée est-ce là ? dit la jeune fille encore tout émue.

— J’ai refusé, répéta Mathias en considérant attentivement la jeune fille.

— Et il a renoncé à son projet, n’est-ce pas, Mathias ? demanda-t-elle d’un ton suppliant.

— Non, répondit l’autre, quelque effort que j’aie fait pour le persuader, il y tient et veut que la chose se fasse.

— Hélas ! hélas ! dit la jeune fille en éclatant en sanglots et en portant son tablier à ses yeux pour cacher ses larmes.

Mathias eut un sourire de démon en contemplant la jeune fille en pleurs.

Celle-ci se leva bientôt de sa chaise et demanda avec angoisse :

— Où est mon oncle ?

— Vous le savez bien, il est en haut. Si vous l’appelez ou si vous allez le troubler, il en sera fâché toute la journée.

Cécile désespérée regagna son siège, et dit :

— Oh ! Mathias, cher Mathias, reprit-elle, ôtez-lui donc cette idée de la tête !