Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/418

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n’y a rien à faire. Reposez-vous, et laissez Cécile se calmer : peut-être tout ira mieux que nous ne le croyons.

À ces mots, il conduisit le vieillard, en proie à un accès de toux, dans une chambre voisine dont il ferma la porte.

Cécile ; le front appuyé contre le mur, demeurait immobile comme une statue, et rien en elle ne trahissait la vie si ce n’est les douloureux sanglots qui soulevaient son sein.


IV



Le lendemain ; dans l’après-dînée, le soleil brillait dans le ciel aussi pur que la veille ; mais comme il s’inclinait déjà vers l’occident, il ne répandait plus qu’un éclat notablement affaibli.

La neige, privée des rayons étincelants de l’astre du jour, était terne et sans vie ; déjà les oiseaux les plus fidèles de l’hiver avaient cherché un refuge contre le froid du soir qui s’approchait ; un morne silence régnait sur la nature endormie.

À la ferme de la Chapelle on n’entendait rien non plus, ni voix humaines, ni bruits, échos du travail. Si de temps en temps la vache n’eût mugi dans l’étable, on eût pu croire qu’il ne se trouvait plus un être vivant dans ces lieux.

Jeannette était assise devant un rouet auprès de la marmite aux vaches. Sans nul doute une vive préoccupation devait captiver son esprit, car le fil se brisait très-souvent dans sa main, ou dans sa distraction elle posait