Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/423

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qui entourait le paquet. Jeannette était penchée au-dessus ; ses grands yeux étincelaient de curiosité ; un sourire de joyeuse attente s’épanouissait sur ses traits.

Enfin elle vit le mouchoir ! Muette d’admiration elle contemplait fixement le paquet ouvert.

— Eh bien, Jeannette, qu’en dis-tu ? demanda Barthélemy.

La jeune fille fut un instant sans répondre. Tout à coup elle se mit à battre des mains et à sauter de joie. Barthélemy en fit autant… et on eût pu les voir, dans leur joie naïve, danser dans la neige comme des enfants.

Le cheval tourna la tête comme pour demander ce qui arrivait.

— Que c’est beau ! mon Dieu, que c’est beau ! s’écria Jeannette. Oh ! comme la mère va être contente ! Rouge, bleu, jaune… Il y a de quoi en devenir aveugle !

Barthélemy chanta d’une voix pleine et sonore qui réveilla les échos de la sapinière :


À bas chagrin et tristesse,
Demain ce sera kermesse !

— Oh ! Jeannette ! Jeannette !

— Oh ! Barthélemy ! Barthélemy !

— Allons, monte en voiture, il est temps ! dit le jeune homme.

— Oui, et fais un peu courir Bles !

— Non, Jeannette, il faut d’abord nous entendre sur ce que nous allons faire.