Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/468

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jeannette dansait, battait des mains et s’écriait :

— Mon Dieu, mon Dieu ! voilà qui est bien, voilà qui est beau !

Soudain Barthélemy parut se remettre de son trouble. Comme s’il eût eu quelque crainte, il se rapprocha de sa mère et la poussa, elle, Cécile et Jeannette, vers la maison :

— Entrez ! entrez ! dit-il

Elles obéirent à l’ordre du jeune homme.

Barthélemy allait fermer la porte, mais il aperçut Catherine la mendiante qui débouchait d’un sentier avec son enfant. Il passa la tête par la porte entre baillée et fit impatiemment signe à la pauvre femme de se hâter.

Au moment où elle mettait le pied dans le jardin, il lui cria :

— Vite, vite, Catherine ! On est en joie. Cécile est ici, vite !

Et la poussant à l’intérieur, il ferma la porte.


VII



Depuis que Cécile habitait la ferme de la Chapelle, l’humble habitation était en réalité devenue le séjour plein d’attrait et de bonheur que Barthélemy avait rêvé dans la première explosion de sa joie.

Tout y était paix et félicité. Barthélemy travaillait avec ardeur pendant toute la journée et chantait sans cesse en travaillant ; il retrouvait l’alerte vigueur de sa jeunesse ; sur son visage l’éclat de la santé renaissante se mariait au rayonnement d’un sourire continuel ; chaque parole