Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/504

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Allons, allons, ne soyez pas si fâché ; je vais m’en retourner comme je suis venue.

Mathias laissa retomber à son côté la main qui tenait les clefs, et dit à la pauvresse d’une voix frémissante :

— L’oncle Jean a été frappé d’apoplexie ; je crois qu’il est mort. Allez près de lui… non, descendez… fermez bien toutes les portes ; et puis voyez s’il est mort… donnez-lui du vinaigre…

Le scélérat troublé ne savait plus ce qu’il disait, tant son système nerveux était violemment ébranlé par le forfait atroce que lui avait inspiré sa cruauté.

Il gagna d’un pas chancelant une lourde porte, trouva la clef après quelques tâtonnements, et entra dans un sombre conduit qui s’étendait d’une extrémité du bâtiment à l’autre. La petite lampe éclairait à peine les murailles et jetait autour de lui une pâle lueur impuissante à dissiper les ténèbres.

n s’avança d’un pas mal assuré et à tâtons dans ce lieu qui lui était inconnu ; peut-être avait-il peur, peut-être sa conscience faisait-elle déjà apparaître à son regard troublé la juste punition que Dieu réservait à son crime. Quelle n’eût pas été sa terreur s’il eût pu voir l’ombre humaine qui le suivait de loin dans l’obscurité !


Tout à coup il entendit apparemment un bruit derrière lui, car il tourna la tête et s’arrêta. Mais il poursuivit bientôt son chemin jusqu’à ce qu’une porte aussi bizarre que la première l’empêchât d’aller plus loin. C’était une petite porte, basse et ronde, dont la surface était tellement couverte de plaques de fer et de gros