Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/506

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Transporté de joie, il prit d’une main tremblante un des sacs de toile, et se mit en devoir de dénouer le cordon qui le fermait ; mais une peur subite le fit tout à coup tressaillir : le sac échappa à sa main. Il se tourna vers l’escalier et écouta tout tremblant. Il lui semblait avoir entendu un bruit à la porte du caveau, un bruit semblable au grincement d’un verrou. Il demeura pendant quelques instants immobile et frissonnant ; pas le moindre bruit ne se fit entendre. Peu à peu la sécurité lui revint ; il ramassa le sac tombé à terre en se disant :

— Ah ! ce n’est rien : c’est la serrure qui s’est refermée ! Vite, ouvrons le sac !

Une expression de dédain crispa ses lèvres au moment où, ayant plongé la main dans le sac, il en retira une poignée de pièces de monnaie :

— Du cuivre ! murmura-t-il, du cuivre !

Et il laissa tomber le sac pour en prendre un autre.

— Du cuivre ! toujours du cuivre ! s’écria-t-il avec une émotion croissante.

Et il répétait la triste exclamation : du cuivre ! chaque fois qu’il ouvrait un nouveau sac.

À mesure que sa perquisition avançait, ses joues pâlissaient davantage ; une sueur froide perlait sur son front, sa poitrine oppressée respirait avec peine.

Enfin il saisit le dernier sac, et quand, vacillant sur ses jambes, il en eut dénoué le cordon, le cri d’angoisse : cuivre ! cuivre ! s’échappa encore une fois de sa bouche contractée.

Tandis qu’il froissait convulsivement de la main gau-