l’ornière. Il y a quelque chose de dérangé chez notre
baes. Mais soyez tranquille cependant, la lubie se passera.
Le coq tourne aussi comme un fou là-haut sur le
clocher, et cependant il annonce parfois le beau temps.
V
Belle mais aussi frêle fleur !
Deux mois s’étaient écoulés.
Un matin, de bonne heure, trois ou quatre jeunes paysans se trouvaient à la forge, causant de mille choses. Sus tenait d’une main un fer dans le feu, et tirait de l’autre un soufflet, en sifflant l’air traînant d’une chansonnette :
— Ah çà ! qui a appris la nouvelle ? s’écria un des jeunes gens ; Lisa Gansendonck va épouser un baron !
— Ah ! ah ! dit le forgeron en riant, l’année prochaine, Pâques tombe un vendredi ! Allez, allez vendre vos nouvelles sur un autre marché !
— Oui, oui, elle va se marier avec ce jeune monsieur qui depuis six ou sept semaines ne sort plus du Saint-Sébastien.
— Si cela réussit, le bœuf vêlera ! s’écria Sus.
— Vous ne le croyez pas ? Le blaeskaek lui-même l’a dit au notaire.
— Alors je le crois beaucoup moins encore.
— Savez-vous ce que je pense ? Baes Gansendonck est occupé à se brasser lui-même de la bière bien amère.