Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/594

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de gants jaunes, un gilet blanc et un jabot de dentelle.

Le domestique se tenait au milieu de la chambre avec une cravate blanche pliée sur le bras. Il regardait le baes d’un air patient ; seulement de temps en temps apparaissait sur ses lèvres un imperceptible sourire de pitié ou de mécontentement.

— Eh bien, Kobe, dit le baes avec une joie expansive, qu’en dis-tu ? Ne va-t-il pas bien ?

— Je ne m’y connais pas, baes, répondit Kobe d’un ton fâché.

— Tu peux toujours voir si cela me va bien ou mal.

— Je vous aime mieux sans ces petites courroies au pantalon, baes ; vos jambes sont raides comme des manches à balai.

Gansendonck, stupéfié par cette audacieuse observation, lança au domestique un regard furieux et s’écria :

— Que signifie cela ? Vous aussi, vous commencez à dresser les oreilles ! Croyez-vous que je vous paie et vous nourris pour me dire des choses déplaisantes. Allons, parlez ! Me va-t-il bien, oui ou non ?

— Oui, baes.

— Quoi, oui, baes ? vociféra Gansendonck en frappant du pied. Me va-t-il bien oui ou non, je te demande.

— In ne saurait vous aller mieux, baes.

— Ah ! tu es entêté ? Voudrais-tu recevoir ton compte, et aller chercher un autre service ? N’as-tu pas la vie assez bonne ici, fainéant ? Tu désires peut-être de meil-