ce mariage… Pourquoi donc retirez-vous votre main ?
— Sur ce mariage ? sur quel mariage ? demanda le baron.
— Allons, allons, serrez la main de votre beau-père, et dans quinze jours le premier ban sera publié… Pas de timidité, baron ; nous ne sommes plus des enfants : la main ! la main !
Le baron partit d’un long éclat de rire ; la surprise et l’anxiété se peignirent sur le visage de baes Gansendonck.
— Pourquoi riez-vous, monsieur Van Bruinkasteel ? demanda-t-il tout interdit ; est-ce de joie par hasard ?
— Ah ça ! monsieur Gansendonck, s’écria le baron dès qu’il fut maître de son rite, avez-vous perdu le sens commun, ou qu’est-ce qui vous prend ?
— N’avez-vous pas dit vous-même que vous alliez vous marier ?
— Sans doute, avec une jeune demoiselle dé Paris. Elle n’est pas aussi jolie que votre Lisa ; mais elle est comtesse et porte un nom antique et renommé.
Un frisson fit tressaillir le baes des pieds à la tête ; il dit avec une figure suppliante :
— Monsieur le baron, mettons toute plaisanterie à part, s’il vous plaît. C’est bien ma Lisa que vous voulez épouser, n’est-ce pas ? Je sais que vous aimez à rire, et je n’ai rien à y redire si cela peut vous faire plaisir ; mais songez-y un peu bien, baron : des filles comme notre Lisa il n’y en a pas par douzaines ; belle comme une fleur des champs, instruite, bien élevée, d’une famille respectable, trente mille francs dans la main et autant à