Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/92

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fond du cœur du franc et excellent accueil que vous nous avez fait.

Gustave et Lénora s’étaient rapprochés. Le gentilhomme dit quelques mots d’excuse.

— Mon neveu, poursuivit le négociant, conviendra volontiers comme moi qu’il a eu dans sa vie peu d’heures aussi agréables que celles que nous venons de passer au Grinselhof. Vous me ferez l’honneur, monsieur de Vlierbecke, de venir, à votre tour, dîner chez moi avec votre charmante fille. Mais je dois vous demander pardon du retard que je mettrai à vous recevoir. Je pars pour Francfort après-demain pour affaires de commerce ; peut-être serai-je absent deux mois. Si, pendant ce temps, mon neveu vient vous rendre visite, j’espère qu’il sera toujours chez vous le bienvenu.

Le gentilhomme réitéra ses protestations d’amitié. Lénora se tut, bien que Gustave interrogeât son regard et parût demander d’elle aussi la permission de revenir.

L’oncle se dirigea vers la voiture.

— Et le coup du départ ? demanda Gustave avec surprise… Ah ! rentrons encore un instant !

— Non, non, dit M. Denecker en l’interrompant. Je comprends que si on voulait t’écouter nous ne partirions probablement jamais ; mais il est temps de nous mettre en route. N’en parlons plus ; un négociant doit tenir sa parole, et tu sais toi-même ce que nous avons promis.

Gustave et Lénora échangèrent un long regard où l’on pouvait lire la tristesse de se quitter et l’espoir de se revoir bientôt ; le gentilhomme et monsieur Denecker se