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serrèrent la main avec une véritable effusion. On monta en voiture.

Les convives quittèrent le Grinselhof en souriant, et en saluant de la main aussi longtemps qu’on put les voir.


IV


Le surlendemain du départ de son oncle, Gustave se rendit au Grinselhof. Il fut reçu par le père et la fille avec la même affabilité, passa avec eux la plus grande partie de l’après-dînée, et revint à la tombée du soir, le cœur plein d’heureux souvenirs, à son château d’Echelpoel.

Il n’osa pas d’abord se faire annoncer trop souvent au Grinselhof, soit par un sentiment de convenance, soit par crainte d’être à charge au gentilhomme ; mais, dès la seconde semaine, la cordiale amitié de monsieur de Vlierbecke avait dissipé ces scrupules.

Le jeune homme ne résista pas plus longtemps au penchant qui l’entraînait vers Lénora, et ne laissa plus s’écouler un jour sans en passer l’après-dînée au Grinselhof. Là, les heures fuyaient rapidement pour lui. Il parcourait avec Lénora et son père les sentiers ombreux du jardin, — assistait aux leçons que le gentilhomme donnait à sa fille sur les sciences et les arts, — écoutait avec ravissement la belle voix de la jeune fille quand elle faisait parfois retentir le feuillage de ses chansons, — entretenait avec tous deux une conversation toujours pleine d’intérêt, — ou, assis à l’ombre du catalpa, rêvait un avenir de bonheur en contemplant d’un œil plein