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description de phalanstère.

girouettes rouillées, de leurs innombrables cheminées, qui dessinent encore mieux l’incohérence sociale, le Morcellement d’où ce chaos architectural est sorti.

Aussi, grâce à cette absence d’ensemble, d’harmonie, de toute prévoyance architecturale et de combinaison des choses, voyez comme l’homme est logé dans la capitale du monde civilisé !

Il y a dans ce Paris un million d’hommes, de femmes, et de malheureux enfants, entassés dans un cercle étroit où les maisons se heurtent et se pressent, exhaussant et superposant leurs six étages écrasés ; puis, six cent mille de ces habitants vivent sans air ni lumière, sur des cours sombres, profondes, visqueuses, dans des caves humides, dans des greniers ouverts à la pluie, aux vents, aux rats, aux insectes… Et depuis le bas jusques en haut, de la cave aux plombs, tout est délabrement, méphitisme, immondicité et misère…

Ce grand fait immonde est une nécessité, puisqu’il est une réalité, et que ce qui est est fatal. Mais reconnaissez donc que c’est une nécessité de votre société qui l’a réalisé, ce fait ; une expression des combinaisons humaines qui l’ont produit, et non une nécessité absolue et d’ordre naturel !

Et puisque l’effet est immonde, funeste, délétère, mortel à l’homme, reconnaissez donc que la grande et primordiale cause qui l’a engendré, que la cause dont il tire sa raison d’être, que le principe social enfin est mauvais et subversif ! Vous qui répondez à toute critique, à toute dénonciation qu’on vous fait du Mal, par ce grand mot : Nécessité, vous qui affirmez que le Mal est de condition naturelle, fatal, imposé à l’homme par l’essence même des choses, essayez donc de nous dire que, ici comme ailleurs, le Mal n’a pas sa source dans une fausse combinaison sociale, mais dans cette Nécessité d’ordre supérieur dont vous parlez, dans cette Nécessité qui est, à tout, votre réponse unique et idiote ! — Cet empoisonnement des atmosphères où grouillent les agglomé-