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Page:Considérations sur la France.djvu/45

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royaliste : supposons qu’elle convoque de son côté ses assemblées primaires, et qu’elle nomme librement les hommes les plus éclairés et les plus estimables, pour lui tracer la route qu’elle doit tenir dans cette occasion difficile : supposons, enfin, qu’un de ces élus de l’armée se lève, et dise :

« Braves et fidèles guerriers, il est des circonstances où toute la sagesse humaine se réduit à choisir entre différents maux. Il est dur, sans doute, de combattre pour le comité de salut public ; mais il y auroit quelque chose de plus fatal encore, ce seroit de tourner nos armes contre lui. À l’instant où l’armée se mêlera de la politique, l’État sera dissous ; et les ennemis de la France, profitant de ce moment de dissolution, la pénétreront et la diviseront. Ce n’est point pour ce moment que nous devons agir, mais pour la suite des temps : il s’agit surtout de maintenir l’intégrité de la France, et nous ne le pouvons qu’en combattant pour le gouvernement, quel qu’il soit ; car de cette manière la France, malgré ses déchirements intérieurs, conservera sa force militaire et son influence extérieure. À le bien pren-