Page:Considérations sur la France.djvu/46

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dre, ce n’est point pour le gouvernement que nous combattons, mais pour la France et pour le Roi futur, qui nous devra un Empire plus grand, peut-être, que ne le trouva la révolution. C’est donc un devoir pour nous de vaincre la répugnance qui nous fait balancer. Nos contemporains peut-être calomnieront notre conduite ; mais la postérité lui rendra justice. »

Cet homme auroit parlé en grand philosophe. Eh bien ! cette hypothèse chimérique, l’armée l’a réalisée, sans savoir ce qu’elle faisoit ; et la terreur d’un côté, l’immoralité et l’extravagance de l’autre, ont fait précisément ce qu’une sagesse consommée et presque prophétique auroit dicté à l’armée.

Qu’on y réfléchisse bien, on verra que le mouvement révolutionnaire une fois établi, la France et la Monarchie ne pouvoient être sauvées que par le jacobinisme.

Le Roi n’a jamais eu d’allié ; et c’est un fait assez évident, pour qu’il n’y ait aucune imprudence à l’énoncer, que la coalition en vouloit à l’intégrité de la France. Or, comment résister à la coalition ? Par quel moyen surnaturel briser l’effort de l’Europe