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Page:Contes allemands du temps passé (1869).djvu/37

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Mais on avait déjà mis des pantoufles de fer sur un feu de charbons ardents, et on les apporta toutes brûlantes : il lui fallut chausser ces pantoufles rougies au feu et danser avec, elle fut condamnée à danser jusqu’à ce qu’elle eût les pieds consumés et tombât roide morte.




LA PRINCESSE SUR LES POIS


Il était une fois un roi dont le fils unique, voulant se marier, demanda une femme à son père.

« Ton désir va être satisfait, mon fils, dit le roi, mais il ne serait pas convenable de prendre une autre qu’une princesse pour femme, et il s’en trouve justement une qui est libre tout près d’ici. Cependant, je veux faire annoncer ton intention ; peut-être nous viendra-t-il quelque princesse de l’étranger. »

Il envoya donc partout des lettres pour cet objet, et il ne se passa pas longtemps sans qu’on vit paraître des princesses. Il n’y avait presque point de jour où ce ne fut le tour de quelqu’une ; mais dès qu’on s’informait de ses aïeux et de sa famille, on s’apercevait que ce n’était point là une véritable princesse, et on la congédiait bien vite.

« Si cela continue ainsi, disait le prince, je finirai par ne pas rencontrer de femme.

— Calme-toi, mon fils, lui dit la reine ; avant que tu t’en sois avisé, tu en auras une ; souvent le bonheur est devant la porte, on n’a qu’à l’ouvrir. »