Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(5)

Sa passion aveugle ne lui permit pas de réfléchir : il ne connoissoit d’autre félicité, que celle de posséder l’objet dont il étoit épris, & toutes les représentations, qu’on lui put faire, devinrent inutiles ; sa famille même, & celle de sa Maîtresse, quoique unies ensemble, & liées par une estime particuliere, ne purent approuver une alliance, où ils n’entrevoyoient qu’un avenir malheureux. En apparence elles avoient tout fait, & leurs mesures étoient prises pour ne point voir multiplier entre elles le nombre des infortunés. Mais la mort des Peres de nos deux Amans, arrivée presqu’en même tems, avança le bonheur de Doriancourt. La mere de sa Maîtresse étoit dans ses intérêts : il commençoit à lui devenir cher, parce qu’elle aimoit assez sa fille pour souhaiter ce qui pouvoit