Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 1.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(60)

fit aucune dépense pour elle.

Cependant le jour vint qu’il falloit que ce bon vieillard s’arrachât des bras de sa nombreuse famille.

Le plus promptement qu’il put, il se rendit dans la grande ville où l’apparence d’une nouvelle fortune le rappelloit. Il n’y trouva pas les avantages qu’il pouvait esperer. Son vaisseau véritablement étoit arrivé, mais ses associés, qui le croioient mort, s’en étoient emparés ; & tous les effets avoient été dispersés. Ainsi loin d’entrer dans la pleine & paisible possession de ce qui lui pouvoit appartenir, pour soutenir ses droits, il lui fallut essuier toutes les chicanes imaginables. Il les surmonta ; mais après plus de six mois de peine & de dépense il ne fut pas plus riche qu’auparavant. Ses débiteurs étoient devenus insolvables, & à peine fut-il remboursé des frais. C’est où se ter-