Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/70

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sentement, qu’elle s’attendoit d’obtenir, l’obligea de m’accorder, sans même le lui demander, ce qu’elle m’a voit toujours refusé. Mais elle y mit une condition qui ne me fut pas agréable, ce fut de m’accompagner : je fis mes efforts pour l’en détourner, il me fut impossible, & nous partîmes suivis d’une nombreuse escorte.

Nous arrivâmes la veille d’une affaire décisive. La Reine avoit mis les choses si bien en état, que le lendemain devoit décider du sort de l’ennemi, qui n’avoit plus de ressource s’il perdoit cette bataille. Ma présence causant dans le camp un extrême plaisir, ne fit qu’augmenter le courage des troupes, qui de mon arrivée tirèrent un augure favorable pour la victoire. La Reine en pensa mourir de joye. Mais après ce premier transport, le plaisir, qui