Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/13

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sa tête, ce qui fut plus propre à la détourner de son cruel dessein, que tous les autres motifs que Richarde avoit employés ; & elle se contenta pour lors de la promesse qu’elle lui faisoit de rendre Liron si malheureuse, qu’elle lui feroit desirer la mort.

Pigriéche fut contente de cette espérance, & la journée se passa presqu’entiére à la mettre au lit, à laver ses playes, à la débarbouiller & à lui donner tout le soulagement dont elle avoit besoin. La mere & la fille en étoient si occupées qu’elles ne songérent presque pas à maltraiter Liron. Mais le lendemain, dès qu’il fut jour, elle reçut tout à la fois, les ordres de faire ce qu’il y avoit de service dans la maison, dans les étables, dans les écuries, & d’éxécuter ces divers commandemens, assez diligemment pour