Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/23

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vous représente que vous vous abandonnez trop à la violence d’une passion qui ne peut avoir un heureux succès. Je suis dans le même lieu où est cette Bergere, & je sçai tout ce qu’elle pense. Je prends part à ses malheurs. Ses peines sont les miennes : mais elles augmenteroient considérablement, si elle croyoit que vous pensassiez aussi désobligeamment pour elle, puisque l’idée que vous semblez en avoir est entierement opposée à celle que vous doit inspirer sa vertu… Ah ! chere Esclave, reprit le Chasseur, avec précipitation, puisque vous êtes son amie, assurez la, que l’amour que j’ai pour elle, n’est pas incompatible avec la plus parfaite estime. Je ne l’ai vûe qu’un moment, & sa beauté m’a ravi. Mais la douceur & le mérite qui brille en toute sa personne, m’ont