Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/47

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tit bien résolue de s’y conformer. Elle eut à peine fait deux cent pas, en suivant la route que la Nayade lui avoit enseignée, qu’elle entendit dans le grand chemin deux femmes qui se disputoient aigrement, au sujet de quelques fripponneries qu’elles convenoient avoir faites ensemble. Mais il s’en falloit beaucoup qu’elles convinssent de ce qui devoit leur en revenir pour leur partage. Elles se reprochoient leur peu de probité en des termes si plaisans, & rappelloient des circonstances si singulieres, que Liron, ne pouvoit s’empêcher d’en rire.

Ce qui lui en donnoit plus d’envie, c’est qu’elle crut reconnoître la voix des deux esclaves favorites de Richarde, & les seules en qui elle se fioit : Elle fit un mouvement pour écarter la pallissade ; mais se ressou-