Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/7

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railleries si loin, que Pigriéche, à qui il n’en falloit pas tant pour émouvoir la bile, prit une des plus grosses poires, & la jetta au milieu de cette troupe de railleurs. Ce geste fit redoubler leur risée, & augmenta la huée. Mais l’action tourna plus sérieusement, & ils cesserent de rire quand ils virent que la poire avoit été frapper directement le beau Chasseur au visage.

Vous êtes bien brutale, lui dit ce jeune homme, avec beaucoup de modération, & en s’essuyant tranquillement ; vous mériteriez, assurément, que je vous fisse traiter comme une insolente paysane, que vous êtes.

Mais, sans lui donner le tems de continuer, ceux de sa fuite qui n’avoient pas pris la chose avec autant de tranquillité que lui, indignés contre Pigriéche,