Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/83

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ner pour m’entretenir avec eux, & pour apprendre quelles étoient leurs coutumes, leur tempérament, leurs loix ; enfin de toutes leurs bonnes ou mauvaises qualités, ce qui m’instruisoit en me divertissant, & qui contribuoit plus à mon éducation que n’avoient pû faire les leçons en forme dont on avoit amusé ma jeunesse. Enfin, belle Lisimene, après avoir passé ainsi plusieurs années, je revins au Moulin de mon pere.

Les occupations que j’avois eues depuis ma naissance étoient trop différentes du métier auquel il me destinoit, pour qu’elles m’en eussent pu inspirer le goût, & lorsqu’il voulut m’y employer je le trouvai si désagréable, que je ne pu lui cacher mes sentimens, je fis mon possible pour lui inspirer l’envie d’y renoncer. Je n’étois pas plus ambitieux que lui : mais