Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/84

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peuples élémentaires qui étoit le seul motif de mes dégoûts : Ainsi quoique je ne dépendisse plus de personne, il ne me fut pas libre de quitter le moulin ; au contraire, je me trouvai plus assujetti, puisque du vivant de mon pere j’avois du moins la liberté d’étudier, & le tems d’entretenir mes amis des élemens, que leurs affaires, ou l’amitié qu’ils avoient pour moi attiroient sur la terre. Mais quand il fut mort, je fus accablé de son ouvrage, & malheureusement pour moi la farine qui se faisoit à mon Moulin étant meilleure que par tout ailleurs, la foule ne m’abandonnoit point ; j’étois obligé de m’occuper sans relâche à un métier qui me déplaisoit, & qui ne me laissoit pas un moment de liberté. Envain ma mere essayant d’adoucir mon ennui, pour satisfaire du moins le