Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/85

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penchant à la magnificence que j’avois reçu de ma premiere occupation, me bâtissoit des palais, tels que ceux où j’avais été élevé (desquels vous voyez un échantillon dans ce Jardin). Rien ne pouvoit me consoler de la contrainte où j’étois, & je tombai dans une tristesse qui fit, que de concert avec elle, les peuples élémentaires redoubloient leurs soins pour me désennuyer : mais c’étoit justement ce qui augmentoit ma peine, parce que je ne pouvais profiter de leur bonne volonté, ni leur donner que quelques momens cruellement interrompus, me trouvant forcé de quitter la plus agréable & la plus sublime conversation, pour écouter les grossieretés d’un paysan, ou la foule importune des commeres qui venoient en troupe conduire leur bled au Moulin.