Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/87

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voir, pour élever des tempêtes, pour faire déborder les eaux, pour causer des embrasemens, des tremblemens de terre, & pour faire enfin paroître des spectres ou des phantômes malfaisans, qui ne se contentant point par leurs figures horribles d’effrayer les importuns, ne leur épargnoient pas les coups que leur obstination méritoit : ou quelquefois sous la forme de bêtes farouches & vénimeuses, ils les corrigeoient de la fureur de venir à mon Moulin. On regardoit d’abord les accidens qui étoient arrivés à ceux qui avoient osé seulement prendre ce chemin comme un pur effet du hasard ; mais dans la suite chacun s’étant aperçu qu’il n’y avoit à craindre que pour les obstinés qui ne pouvoient se guérir de la fantaisie de venir faire moudre leur grain ici, & que ceux qui passoient leur chemin sans